Qui peut réaliser une VGP ? Interne, externe, organisme certifié : que choisir ?

Publié le 8 décembre 2025 à 08:00

La Vérification Générale Périodique (VGP) est une obligation réglementaire imposée par le Code du travail pour garantir la sécurité des salariés utilisant des équipements de levage ou des engins mobiles. Mais une question revient souvent : qui a réellement le droit de réaliser ces vérifications ? Faut-il obligatoirement passer par un organisme agréé ou une personne interne peut-elle s’en charger ?
Cet article clarifie les responsabilités et les différentes options possibles.

Le cadre réglementaire

Les textes du Code du travail (articles R4323-22 et suivants) imposent des vérifications périodiques sur les équipements de travail, mais ils ne précisent pas que la VGP doit être effectuée par un organisme externe.
En revanche, ils exigent que la vérification soit réalisée par une personne qualifiée et compétente, maîtrisant :

  • la technologie de l’équipement,

  • les risques liés à son métier,

  • la réglementation en vigueur,

  • les méthodes de contrôle nécessaires.

Autrement dit, la compétence prime sur le statut (interne ou externe).

Option 1 : La VGP réalisée en interne

Une entreprise peut tout à fait désigner une personne interne pour réaliser les VGP, à condition qu’elle soit compétente et formée.
Cette personne doit être capable de :

  • reconnaître les défauts visibles et non visibles,

  • identifier les risques mécaniques, hydrauliques, électriques ou structurels,

  • interpréter l’usure des composants,

  • rédiger un rapport conforme.

Avantages

  • Réactivité dans la réalisation des contrôles.

  • Coûts réduits par rapport à un organisme externe.

  • Meilleure connaissance du matériel utilisé au quotidien.

Inconvénients

  • Nécessité de former régulièrement le personnel.

  • Risque de manque d’indépendance dans l’évaluation.

  • Difficultés pour certains équipements complexes nécessitant une expertise avancée.

Cette solution est donc adaptée aux entreprises disposant d’un service matériel structuré ou d’un technicien spécialisé.

Option 2 : La VGP réalisée par un prestataire externe

Faire appel à une entreprise spécialisée est la solution la plus courante. Ces prestataires sont composés de techniciens formés, habilités et expérimentés sur un large panel d’équipements.

Avantages

  • Expertise technique toujours à jour.

  • Indépendance vis-à-vis de l’entreprise utilisatrice.

  • Responsabilité clairement définie en cas de défaut de contrôle.

  • Rapports conformes et reconnus lors des audits ou contrôles administratifs.

Inconvénients

  • Coût supérieur à une VGP interne.

  • Délais parfois plus longs selon le planning du prestataire.

Cette solution offre une garantie de qualité et convient particulièrement aux PME ou aux entreprises ne disposant pas de personnel qualifié en interne.

Option 3 : La VGP réalisée par un organisme agréé ou certifié

Contrairement à une idée reçue, il n’existe pas de “certification obligatoire” pour réaliser une VGP.
Cependant, certaines entreprises choisissent de passer par des organismes reconnus pour leur sérieux ou leur accréditation COFRAC.

Avantages

  • Haut niveau de confiance et de traçabilité.

  • Reconnaissance totale lors des contrôles administratifs.

  • Expertise avancée pour les équipements sensibles (grues à tour, grues mobiles, PEMP…).

Inconvénients

  • Coûts plus élevés.

  • Disponibilités variables selon les périodes.

Cette solution est souvent préférée pour les appareils de levage complexes ou dans les entreprises soumises à des exigences strictes (industrie, pétrochimie, logistique lourde).

Que choisir pour votre entreprise ?

Le bon choix dépend de plusieurs critères :

  1. La complexité du matériel
    Pour un chariot élévateur ou une mini-pelle, un technicien interne formé peut suffire.
    Pour une grue auxiliaire ou une PEMP, un organisme externe est souvent préférable.

  2. Les compétences disponibles en interne
    Sans formation spécifique, la VGP interne est à exclure.

  3. Le volume d’équipements à contrôler
    Plus le parc est important, plus l’internalisation peut être rentable.

  4. Les enjeux de sécurité
    Certaines activités particulièrement sensibles justifient une expertise externe systématique.

Conclusion

La réglementation n’impose pas de passer par un organisme agréé, mais elle exige que la personne réalisant la VGP soit réellement compétente.
Chaque entreprise doit donc évaluer ses besoins, ses moyens et ses obligations pour déterminer la solution la plus adaptée, en gardant à l’esprit que la finalité d’une VGP reste la même : garantir la sécurité des opérateurs et la conformité des équipements.