La Vérification Générale Périodique (VGP) est une étape essentielle pour garantir la sécurité et la conformité des équipements de levage, engins de chantier et accessoires utilisés dans le BTP, la manutention ou l’industrie. Elle ne se limite pas à un simple contrôle visuel : la VGP comprend plusieurs phases, allant de l’inspection minutieuse à des tests dynamiques permettant de valider le bon fonctionnement de l’appareil.
Cet article détaille les étapes clés d’une VGP complète.
1. Préparation de la VGP
Avant toute inspection, le contrôleur ou le technicien qualifié prépare l’opération en :
-
vérifiant le carnet de maintenance et les rapports précédents,
-
identifiant les points critiques de l’équipement,
-
s’assurant que l’appareil est dans un état sûr pour être examiné (mise hors tension, blocage des éléments mobiles si nécessaire),
-
rassemblant les outils et instruments de mesure nécessaires pour la vérification.
Cette étape permet d’organiser le contrôle de manière efficace et de limiter les risques pour le technicien.
2. Contrôle visuel et inspection générale
Le contrôle visuel constitue la première étape d’une VGP. Il consiste à :
-
examiner la structure de l’équipement : absence de fissures, corrosion, déformation, soudures intactes, etc.,
-
vérifier les organes de sécurité : freins, verrous, limiteurs de charge, dispositifs d’arrêt d’urgence, etc.,
-
inspecter les accessoires de levage (élingues, chaînes, crochets, palonniers),
-
identifier tout signe d’usure anormale ou de détérioration qui pourrait compromettre la sécurité.
Cette inspection permet de détecter rapidement des défauts visibles et de planifier des tests complémentaires si nécessaire.
3. Contrôles mécaniques et fonctionnels
Après le contrôle visuel, la VGP inclut une série de tests mécaniques et fonctionnels :
-
Test des mouvements de l’appareil : montée, descente, rotation, translation, extension de bras…
-
Vérification des freins et systèmes de commande : résistance, réactivité et fiabilité.
-
Contrôle des câbles, chaînes et élingues : tension, alignement, absence de torsion ou de fils rompues.
-
Essai des organes de sécurité : limiteurs de charge, dispositifs anti-basculement, systèmes d’arrêt automatique.
Ces tests permettent de vérifier que l’équipement fonctionne correctement dans des conditions proches de l’usage réel.
4. Essais dynamiques
L’étape suivante est constituée par les essais dynamiques, réalisés dans des conditions strictement sécurisées. L’objectif est de simuler le fonctionnement en charge réelle et de vérifier la tenue de tous les organes critiques.
Exemples d’essais dynamiques :
-
levage d’une charge test (inférieure ou égale à la CMU) pour observer le comportement des câbles, palonniers et chaînes,
-
mouvements combinés pour s’assurer que l’ensemble de l’appareil reste stable,
-
vérification des alertes et dispositifs de sécurité sous charge réelle.
Ces essais confirment que l’équipement peut supporter des charges en situation normale de travail.
5. Rédaction du rapport de VGP
Une fois tous les contrôles effectués, le technicien rédige un rapport détaillé qui comprend :
-
la description de l’équipement et de son usage,
-
la liste des inspections et essais réalisés,
-
les défauts constatés et leur gravité,
-
les recommandations pour remise en conformité, réparation ou remplacement,
-
la date de la prochaine VGP.
Ce document constitue la preuve de la vérification et doit être conservé dans le carnet de maintenance de l’équipement.
6. Décision finale et remise en service
À l’issue de la VGP, deux scénarios sont possibles :
-
VGP favorable : l’équipement est conforme et peut être utilisé en toute sécurité.
-
VGP défavorable : l’équipement présente un ou plusieurs défauts nécessitant des réparations ou un remplacement avant toute remise en service.
Si des anomalies sont détectées, l’équipement doit être immédiatement mis hors service jusqu’à ce que toutes les mesures correctives aient été effectuées et validées.
Conclusion
Une VGP complète ne se limite pas à un simple examen visuel. Elle comprend une inspection détaillée, des contrôles mécaniques et fonctionnels, ainsi que des essais dynamiques qui garantissent la fiabilité et la sécurité de l’équipement.
Respecter ces étapes permet :
-
de prévenir les accidents,
-
de prolonger la durée de vie des appareils,
-
de garantir la conformité réglementaire et la traçabilité des vérifications.
La VGP est donc un élément central de la sécurité sur les chantiers et dans les ateliers, et sa réalisation rigoureuse protège à la fois les opérateurs et l’entreprise.